Hôtelleries Cotteréziennes aux XVIIe et XVIIIe Siècles

Ernest ROCH Clerc de Notaire et secrétaire de la Société Historique Régionale de Villers-Cotterêts, donne lecture lors de la séance du 11 février 1906,
d’un mémoire, dont il est l’auteur:

LES HÔTELLERIES COTTEREZIENNES
AUX XVII ET XVIII ème SIECLES.

Dans ce mémoire (pages 12 à 84), Ernest ROCH relate l’histoire de 37 de ces Hôtelleries dont certaines croisent, celle de notre grand écrivain Cotterézien Alexandre Dumas.


Dans le cadre notre objectif de sauvegarde du Vieux-Villers et de ses environs nous avons entrepris de répertorier les lieux et bâtiments susceptibles de valoriser la qualité patrimoniale de notre territoire.
Sur la base des travaux d’Ernest ROCH nous avons répertorié et localisé les 37 Hôtelleries, nous avons collecté des gravures et images d’époque et photographié les façades actuelles.


Pour faire vivre ce patrimoine nous vous proposons :

  • Une Liste Index des Hôtelleries;
  • Un descriptif rue par rue de ces Hôtelleries;
  • Un Chronogramme historique permettant de situer ces hôtelleries dans le temps;
  • Un dépliant proposant un parcours de balade à la découverte de ces Hôtelleries.

Une conférence est programmée lors du festival « Des Mets et des Mots » en mai 2025.
Un livre est en cours de préparation


Ernest ROCH débute son exposé ainsi :
« Villers-Cotterêts compte, actuellement (Février 1906) trois Hôtels proprement dits:
l’Hôtel du Dauphin; l’Hôtel de l’Epée; et l’Hôtel de la Pomme d’Or.
Ce sont là les seules survivantes des trente-cinq ou quarante « Hôtelleryes dont les enseignes se balancèrent, de compagnie, aux quatre-vents du Bourg cotterêtzien, durant le cours des dix-septième et dix-huitième siècles; toutes les autres ont successivement éteint les feux de leurs vastes « cuysines » et fermé, à jamais, l’huis de leurs salles hospitalières où ne descendait plus la clientèle de marque émigrée sous d’autres cieux par suite des changements de régime ou des bouleversements politiques; non plus que la gent messagère ou roulière, tombée, elle aussi, mais un peu plus tard, sous les coups irrésistibles des progrès de la locomotion. »

Le graphique  ci-dessus représentant l’évolution du nombre des Hôtelleries de 1550 à nos jours illustre parfaitement ce propos, notamment en ce qui concerne :
– les coups irrésistibles des progrès de la locomotion
On distingue nettement la disparition de ces Hôtelleries à partir de 1861 date d’arrivée du chemin de fer Paris Villers Cotterêts remplaçant les voitures de poste.

L’extrait de la Carte des Ruutes de Postes de 1931 montre que Villers Cotterest était un point d’étape entre Paris et Soissons, sur les Routes de Postes Paris-Laon et Paris-Reims.

Les – changements de régime ou des bouleversements politiques
Le graphique montre clairement une apogée du nombre de ces Hôtelleries de Louis XIII à Louis XV.
On notera que Villers Cotterêts se situait sur l’itinéraire qu’empruntaient les Rois de France pour aller se faire sacrer à Reims. Le 18 octobre 1722, le roi Louis XV, en route vers son sacre à Reims, dort au château de Villers Cotterêts.

Dans la suite de son introduction, E.ROCH décrypte pour nous l’apogée du nombre de ces Hôtellerie de Louis XIII à Louis XV.

« Trente-cinq ou quarante hôtelleries! avons-nous dit. Ces chiffres, si élevés qu’ils puissent paraître, ne sont pas du domaine de la fantaisie ou de l’imagination, et, pour en donner la preuve et sans aucunement invoquer les témoignages de l’un des historiens bien connus du Valois, le Prieur Carlier (1) – nous allons, documents en mains, passer comme une sorte de « Revues des Ombres » de ces familiales maisons, tant estimées de nos ancêtres et dont quelques-unes jouirent, avec juste raison, parait-il, d’une véritable renommée gastronomique une renommée aux cent bouches, c’est le cas de le dire au temps où les « Altesses royales » et «sérénissimes » amenaient, ou attiraient, ici, la foule opulente et festoyeuse de leurs courtisans, dont les « gens toujours fort nombreux, se répandaient dans les établissements publics du bourg et y semaient les écus, tandis qu’étaient traités magnifiquement leurs seigneurs et maîtres, dans cette demeure princière, depuis lors successivement transformée en Dépôt de mendicité d’abord, puis en Maison de retraite où les vaincus de la vie et les invalides du travail du département de la Seine, trouvent, loin des soucis du monde, sinon les douceurs superflues si chères à la vieillesse, du moins un abri convenable jusqu’à leur dernière heure et le « pain quotidien » largement assuré. »

E.ROCH fait ici référence en fin d’introduction à l’histoire du château de Villers Cotterêts.

(1) « le commerce de ce lieu, dit Carlier, dans son Histoire du Duché de Valois, consiste principalement dans le débit des subsistances nécessaires à l’entretien des auberges qui y sont en grand nombre à cause du passage des voitures publiques ».