Hôtel de Salm (musée de la Légion d’honneur) et hôtel de Biron (musée Rodin) -16 mai 2018

HOTEL DE SALM

Après le château d’Ecouen et la Maison d’Education de Saint-Ouen nous continuons notre passionnant périple autour du thème de la Légion d’honneur.

Si les relations d’Alexandre Dumas avec la Légion d’Honneur sont quelque peu mêlées de dédain et de jalousie à l’égard de son contemporain Hugo, les lieux concernés se sont trop entrecroisés avec les pas de Dumas pour ne pas s’y intéresser de près.

Nous avions découvert que la (deuxième) superintendante de la maison d’Education était apparentée aux Collard de Villers-Hélon, donc un peu à Dumas. Nous avons évoqué les descriptions terribles faites par notre cher romancier de la violation des tombes royales de la basilique à la Révolution. Nous connaissons les liens de sang entre ses ancêtres normands et les Montmorency, possesseurs d’Ecouen notamment.

C’est maintenant le siège de l’ordre, la résidence de son Grand Chancelier et le musée des ordres de chevalerie que nous visiterons: l’hôtel de Salm, voisin du musée d’Orsay.

Rappelons à cette occasion l’expérience de notre cher Dumas avec l’ordre prestigieux:

 » A propos de la Légion d’honneur, deux mots qui indiqueront la sensation produite par les deux succès d’Henri III et de Christine.
Christine avait été jouée le 20 février, et, le 9 mars, très probablement sur la demande du duc de Chartres, qui, selon son désir, avait assisté à la première représentation, le duc d’Orléans écrivait à M. Sosthène de La Rochefoucauld :

« Palais-Royal, 9 mars 1830.

J’apprends, monsieur, que vous avez l’intention de soumettre au roi la proposition d’accorder à M. Alexandre Dumas la croix de la Légion d’honneur, à l’époque de l’année où Sa Majesté est dans l’usage de faire une promotion dans l’ordre. Les succès dramatiques de M. Alexandre Dumas me semblent, en effet, de nature à mériter cette faveur, et je serai d’autant plus aise qu’il l’obtienne, qu’il a été, pendant près de six ans, attaché à mon secrétariat, et à l’administration de mes forêts, et qu’il a été, pendant ce temps le soutien de sa famille de la manière la plus honorable. On me dit qu’il est dans l’intention de faire un voyage dans le nord de l’Europe, et qu’il attacherait un grand prix à ce que sa nomination pût avoir lieu avant son départ. Je ne sais si le 12 avril ne serait pas une occasion où vous pourriez en soumettre la proposition au roi ; mais j’ai voulu vous en suggérer l’idée, en vous témoignant l’intérêt que je porte à M. Dumas. Et je profite avec grand plaisir de cette occasion pour vous offrir, monsieur, l’assurance très sincère de mes sentiments pour vous.
Votre affectionné, »
Louis-Philippe d’Orléans.

Un jour que j’étais à la bibliothèque, M. le duc d’Orléans descendit ; il tenait une lettre à la main.
Il s’avança vers moi, qui m’étais levé à son entrée, et me tenais debout.
– Tenez, monsieur Dumas, me dit-il, voici ce que l’on m’a demandé pour vous… Lisez.
Je lus, et, à mon grand étonnement, ce que je lus, c’était la lettre que je viens de transcrire.
Je savais que M. Sosthène de La Rochefoucauld, qui avait beaucoup d’amitié pour moi, devait, poussé par Beauchesne, présenter mon nom au travail de M. de la Bouillerie ; mais j’étais loin de me douter que M. le duc d’Orléans consentît jamais à me recommander.
Je rougis beaucoup ; je balbutiai quelques mots de remerciement, et je demandai au duc à qui je devais cette bonne fortune, d’être recommandé par lui.
– A un ami, me répondit-il, sans que je pusse en tirer autre chose.
Malheureusement, la recommandation de M. le duc d’Orléans n’eut aucun effet. On m’assura, dans le temps, que c’était M. Empis, chef de bureau à la maison du roi, qui avait paralysé cette bonne intention du prince et de M. de La Rochefoucauld. – M. Empis suivait, en littérature, une ligne opposée à la mienne ; il a fait une pièce extrêmement remarquable : La Mère et la Fille ; le rôle principal en fut créé par Frédérick Lemaître, à son entrée à l’Odéon, avec un succès extraordinaire.
J’ai dit : « Malheureusement la recommandation de M. le duc d’Orléans n’eut aucun effet. » Expliquons le mot malheureusement. Oui, malheureusement, car, à cette époque où la croix de la Légion d’honneur n’avait pas encore été prodiguée, la croix de la Légion d’honneur eût été pour moi une véritable récompense. J’étais jeune ; j’étais plein de foi, d’ardeur, d’enthousiasme ; j’entrais dans la carrière, enfin ; ma nomination m’eût causé, alors, une véritable joie.
Mais c’est un des malheurs de ceux qui donnent, de ne jamais savoir donner à temps ; cette croix que le duc d’Orléans demandait pour moi en 1830, le roi Louis-Philippe ne me la donna qu’aux fêtes de Versailles, en 1836 ; et encore ce ne fut pas lui qui me la donna, ce fut le prince royal, qui, à l’occasion de son mariage, avait eu à sa disposition une grand-croix, deux croix d’officier, et une croix de chevalier.
La grand-croix fut pour François Arago ; les deux croix d’officier furent pour Augustin Thierry et Victor Hugo ; la croix de chevalier fut pour moi.
Arrivé à cette époque de ma vie, je dirai toutes les histoires qui se rattachent à cette croix, et comment M. de Salvandy, pour qu’on lui pardonnât la croix d’officier donnée à Hugo, et la croix de chevalier donnée à moi, fut obligé de la donner en même temps à un brave garçon dont le nom parfaitement inconnu devait nous protéger de son obscurité.
Il en résulta que je mis la croix dans ma poche, au lieu de la mettre à ma boutonnière.
Cela me rappelle l’histoire du père d’un de mes confrères en littérature, marchand de coton très riche, qui, ayant eu la croix pour avoir prêté deux millions à Charles X, n’en porta jamais le ruban qu’à la boutonnière du gousset de son pantalon.
Il me fallut donc, pour cette fois, me priver du ruban rouge. »

(Mes Mémoires, CXXXVIII)

Que ce léger dépit pour une reconnaissance trop tardive au goût de notre jeune auteur dramatique ne brise pas notre curiosité et notre enthousiasme !

 

Pour ce qui est de l’hôtel de Salm, son histoire nous sera dévoilée lors de notre visite par le représentant du Grand Chancelier qui nous accueillera. On peut aussi consulter le site dédié à ce superbe lieu *http://www.legiondhonneur.fr/fr/page/lhotel-de-salm-palais-de-la-legion-dhonneur/110

 

 

HOTEL DE BIRON (Musée Rodin)

Penchons-nous un peu plus sur l’hôtel de Biron, que nous ne verrons que de l’extérieur faute de temps: En effet, nous aurons après l’hôtel de Salm une collation au café du musée Rodin, ce lieu qui est depuis 1919 situé dans l’hôtel Biron de la rue de Varenne dans le 7e arrondissement.

Vous avez dit Biron ?

L’hôtel Biron fut construit en 1727 à côté de l’hôtel des Invalides pour le financier Abraham Peyrenc de Moras par l’architecte Jean Aubert, déjà connu en tant qu’architecte des écuries du château de Chantilly dès 1721. L’architecture de l’hôtel était inspirée par l’hôtel de Donon du Marais.
À la disparition de Peyrenc de Moras en 1732, sa veuve le loue à vie à Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé, duchesse du Maine qui y décède en 1753.
En 1753 le domaine est vendu à Louis-Antoine de Gontaut, maréchal et duc de Biron, héros de la bataille de Fontenoy, et est rebaptisé de son nom. Le maréchal fait complètement remodeler le parc par Dominique-Madeleine Moisy.
En 1788, Armand-Louis de Gontaut, duc de Lauzun hérite des biens et titres de son oncle. Après plusieurs campagnes, à la tête de son propre régiment il joue un rôle décisif sous Rochambeau dans la guerre d’indépendance américaine. Il est promu maréchal de camp le 1er janvier 1784. Élu député aux États généraux de 1789 par la noblesse du Quercy, il se rallie à la Révolution, et entre dans le parti du duc d’Orléans. À partir de cette époque, il se fait appeler le général Biron.

Devenu lieutenant général le 13 janvier 1792, puis général d’armée le 9 juillet suivant, sous la Convention, il combat d’abord à l’armée du Nord, puis à l’armée du Rhin. Le 16 décembre 1792, il prend le commandement de l’armée du Var, qui devient l’armée d’Italie en remplacement du général Anselme, puis à partir de mai 1793 celui de l’armée des côtes de La Rochelle contre les Vendéens. Il prend Saumur sur les Vendéens et les bat à Parthenay. Il n’en est pas moins accusé de trahison par le Comité de salut public pour avoir offert sa démission. Traduit devant le tribunal révolutionnaire, il est arrêté et guillotiné le 31 décembre 1793 place de la Révolution à Paris. Son épouse Amélie de Boufflers est guillotinée le 9 messidor an II (27 juin 1794). Ses Mémoires vont de 1747 à 1783 et ont alimenté, tout au long des deux derniers siècles, une polémique sur son éventuelle liaison avec la reine Marie-Antoinette.
L’hôtel est alors loué à des entrepreneurs de bals publics, puis devient un champ de foire.
Sous le Consulat puis l’Empire l’hôtel héberge la légation pontificale, puis l’ambassade de Russie.
En 1820 la duchesse de Béthune-Charost le cède à la Société du Sacré-Cœur de Jésus fondée en 1804 par la mère Madeleine-Sophie Barat. Cette Société était vouée à l’éducation des jeunes filles de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie. L’une des élèves fut en 1882, la fille du sculpteur Cyprian Godebski, Misia (1872-1950), épouse Natanson puis Sert, modèle de grands peintres et célébrissime figure du milieu artistique et littéraire, qui fut surnommée « la reine de Paris ».
En 1905, en application des lois de Séparation des Églises et de l’État, l’hôtel est confisqué par l’État. Inemployé, il tombe peu à peu en ruine.
Promis à la démolition, il abrite provisoirement de nombreux artistes dont Jean Cocteau, Henri Matisse, l’acteur Édouard de Max, l’école de danse d’Isadora Duncan et Auguste Rodin qui s’y installe en 1908 sur les conseils de son ami et secrétaire Rainer Maria Rilke.
En 1911 l’État acquiert le domaine dont il attribue la partie Sud au lycée Victor-Duruy.

Dans son journal intime l’abbé Mugnier, vicaire de Sainte-Clotilde, raconte une visite effectuée pendant la guerre :
« Visité hier avec Cocteau, sa mère et la princesse Lucien Murat, les jardins de l’ancien Sacré-Cœur de la rue de Varenne. L’hôtel Biron dégagé, forme un tout, avec ses deux frontons, dont l’un regarde les jardins, avec une sculpture qui représente le couronnement de Flore. Tout pousse librement, les tilleuls tendent, sous la jeune verdure, des branches noires, les poussent en avant comme des candélabres. Les pommiers sont en fleurs, tout en fleurs blanches (…). Ce bois, ces allées envahies, c’est le Paradis-Paradou. Les oiseaux chantent. Tout ce cadre regrette-t-il les dames et leurs pensionnaires héraldiques ? Que de conversions ont dû fleurir en ces lieux ! Cocteau a habité ici et Isadora Duncan y a eu un atelier et surtout Rodin qui est en train de sculpter le nouveau pape. Rien de mélancolique comme ces maisons où la jeunesse a passé et ne reviendra pas. La République a pris cette grande propriété, comme elle a pris l’archevêché, comme elle a pris tant de choses« . »
Rodin propose de remettre à l’État l’intégralité de ses collections, à condition que l’hôtel Biron devienne le musée Rodin.

 

 

Que dire de plus sur ce lieu superbe ? En quoi concerne-t-il les Trois Dumas ?

Le lien avec Alexandre Dumas passe par son père, le futur général. Thomas-Alexandre Dumas Davy de La Pailleterie, fiancé à Louise Labouret le 6 décembre 1789, resta à Villers-Cotterêts jusqu’en début de 1792 -il y déposa un testament chez Me Couteau, notaire, daté du 31/12/1791, précaution d’usage pour un soldat partant en campagne. Le VI° régiment de dragons de la Reine avait été rebaptisé simplement VI° dragons, et la plupart des cadres, membres de la noblesse, avait démissionné. Thomas-Alexandre rejoignit son régiment à Laon pour partir vers Saint-Quentin : en effet, Dumouriez, alors ministre des Affaires Etrangères, avait décidé d’envahir la Belgique occupée par les Autrichiens. Le maréchal de Rochambeau, chef de l’Armée du Nord auquel était rattaché le VI° dragons, s’opposait à ce plan : on le remplaça par …le propriétaire du futur musée Rodin, le « général Biron », cet ami très proche (amant ?) de Marie-Antoinette. Biron allait donc devoir combattre les troupes du neveu de son amie la reine bientôt exécutée – on était peu après la fuite de Varennes (20/6/1791).

Le 28 avril la guerre à l’Autriche est déclarée. Les dragons de Biron sont positionnés en contrebas du Quiévrain, près de Mons. « Un détachement de Uhlans autrichiens, commandé par un officier, gardait le pont franchissant la rivière. Respectueux qu’il était des formes, le général Biron leur envoya poliment un colonel et un trompette les informer que la France avait déclaré la guerre. (…) Après avoir tiré quelques coups de carabine pour le principe, les Uhlans se replièrent à bride abattue. C’est ainsi que Dumas, Piston et Beaumont entrèrent en Belgique avec huit mille autres Français… ». Mais ce fut suivi de plusieurs reculades et débandades et l’on repassa la frontière pour gagner Valenciennes. Ils sont stationnés au camp de Maulde, clin d’œil puisqu’il s’agit de l’ancien fief de la famille de son cousin par alliance, époux de la fille du planteur, le frère cadet de son père, ce cousin qui avait hérité de La Pailleterie avant la réapparition du fils aîné qui récupéra le tout pour le vendre.

Mais bientôt « Dumas l’Américain » réalise ses premiers exploits : (lettre du 13 août 1792 de son ami Espagne) : « A la tête d’une patrouille de quatre dragons et quatre cavaliers, il a attaqué un poste ennemi composé de douze hommes retranchés derrière un fossé de six à sept pieds. Il a mis tant d’intelligence et de bravoure dans son impétueuse attaque qu’il a franchi le fossé et fait prisonnier ces douze ennemis sans leur donner le temps de tirer leur carabine. Cette action lui a mérité les justes applaudissements des généraux et de l’armée ; il vient d’être nommé maréchal des logis. »

C’est donc sous ce même Biron que commença l’ascension de Dumas dans l’armée, avec sa première promotion en grade, sortant ainsi du rang en date du 29 juin. Le 2 septembre, il sera nommé directement lieutenant dans la légion des hussards de Boyer, avant de rejoindre la légion des Américains de Julien Raimond et du chevalier de Saint-Georges. Le 28 novembre, il épouse à Villers Louise Labouret.

Mais ceci est une autre histoire…

Samedi 13 Mai 2017: Les 3 Dumas accueillent les VMF Picardie pour un tour des lieux dumasiens autour de Villers

Guidés par le président de notre Association, les membres des Vieilles Maisons Françaises de l’Aisne (VMF) sont venus à la découverte de quelques un des nombreux lieux de patrimoine liés aux Dumas autour de Villers-Cotterêts.

Samedi, une longue procession de voitures est partie du château des Fossés à Haramont, où ils purent revivre un peu de la petite enfance d’Alexandre auprès de son père le général.

Sur la route du Faîte, le souvenir leur a été évoqué de la fugue du garçonnet dans un lieu tout proche, à la hutte de son ami Boudoux, pour éviter d’être envoyé au séminaire de Soissons.

On admira en passant la longue perspective du château François I depuis le fond de l’Allée royale avant de s’arrêter au château de Montgobert pour écouter l’histoire de la visite du général et de son tout jeune fils à la belle Pauline Bonaparte-Borghèse.

 

En rejoignant Longpont, lieu traditionnel des déjeuners dumasiens, nos amis purent imaginer les tragédies des gardes Berthelin et Choron en passant devant la Maison Neuve.

La Maison Neuve                                          Villers-Hélon

Après de joyeuses agapes, on passa près de Villers-Hélon, le château où Dumas découvrit la Bible chez son tuteur Collard, pour être ensuite reçus au château d’Oigny non par le général Charpentier, mais par son accueillant occupant actuel, qui nous fit redécouvrir avec chaleur son somptueux parc.

Oigny-en-Valois

Le temps manqua pour marcher dans les rues de Villers-Cotterêts ou encore s’arrêter sur le chemin au château de Noüe, à celui de La Muette ou encore au Clos de La Brasserie (actuelles Charmettes) à Largny, anciennes propriétés cet oncle fortuné, l’abbé Conseil.

 

La Muette                             Les Charmettes (Clos de la Brasserie)

Ceux qui n’étaient pas pressés par le temps se retrouvèrent aux Fossés devant un verre, après une belle journée miraculeusement ensoleillée, contrairement à ce qui nous était promis. Il ne reste plus qu’à relire ‘Le Meneur de Loups » puisque nous avions été constamment sur les traces du malheureux Thibaut.

 

Circuit dumasien autour de VC

 

Une exposition au Musée Alexandre Dumas

expodumasUne exposition a lieu jusqu’au 19 avril 2017 au Musée Alexandre Dumas, à Villers-Cotterêts, présentant le travail d’un artiste japonais, Mahiro Maeda, pour une série télévisée, inspirée du Comte de Monte-Cristo.

Des épisodes de cette série sont diffusés sur place, et de nombreux dessins de préparation des animations, sont exposés dans la salle du musée.

Renseignements ici

Rallye 2012

Dimanche 14 octobre 2012

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L’Association des Trois Dumas et pour la Sauvegarde du Vieux Villers parcourait joyeusement avec ses invités Villers et les lieux environnants à la recherche des souvenirs réels et imaginaires de Dumas. Muscles et méninges furent mis à contribution et l’on a pu croiser des équipages de voitures en ville, en forêt, dans les villages de Villers-Hélon, Montgobert,Haramont, un papier à la main, cherchant la solution d’une énigme, interrogeant le passant, ou encore affrontant une épreuve de tir à l’arc à Préciamont, goûtant, près de la Maison Neuve, sous un grand parapluie, une soupe bizarre qu’il fallait reconnaître.

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Après avoir reçu leurs instructions et un ensemble de documents et de cartes à la salle Bourdon, les voitures s’élancèrent et…se perdirent en peu avant de repérer l’Hôtel de l’Epée où mourut le général Dumas, la maison natale bien sûr, et le cimetière où Alexandre reposait auprès de sa famille. Puis il fallut trouver le chemin du château de Villers-Hélon, où Dumas allait si souvent visiter son tuteur Collard, et que M. A. Tirri avait si aimablement ouvert à ces concurrents acharnés. Au château de Montgobert, avec un pique-nique aux chandelles au coin du feu, les dumasiens revécurent grâce à la gentillesse de Mme d’Albuféra le souvenir de la visite du général et de son fils à Pauline Bonaparte- Borghèse. Mais déjà il fallait à nouveau affronter le mauvais temps, ragaillardis par cette chaleureuse halte. Les choses se compliquèrent et le plus difficile fut de trouver Préciamont, d’où venait la belle Agnelette, qui plaisait tant à Thibaut le Meneur de loup ! Les plus sportifs brillèrent à l’arc.

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Un autre lieu magique, que chacun connait pour le voir sur la RN2 près du carrefour avec les routes de Longpont et Montgobert, fut la Maison Neuve : elle évoque la mort tragique du garde Choron narrée dans ‘Mes Mémoires’ –un carrefour voisin en forêt porte son nom. Mais aussi les départs de chasse avec M. Deviolaine du général puis d’Alexandre, qui y tira son premier sanglier, ou encore le cadre du merveilleux roman Catherine Blum. Tout le monde la trouva rapidement, même si l’accès boueux et un peu éloigné causa un peu de retards à certains. Au fait, auriez-vous pu trouver le nom de ce que le garde offrait au général et proposait encore à son fils bien plus tard, avant le départ de ces fameuses parties de chasse *?

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Les prix furent décernés au manoir de Fossés, maison d’enfance de Dumas à Haramont, chez le président X. Blutel. Les gagnants d’une courte tête furent un équipage versaillais qui avait beaucoup potassé leur sujet. Mais ils ne purent doubler l’équipage de l’ancien président F. Angot et du Dr Flaure que grâce aux points collectés dans les épreuves physiques ! Honneur donc à ces visiteurs amoureux de Dumas, et merci à Barbara et Isabelle qui ont préparé, et à Joëlle, Michèle et aux enfants qui les ont aidées pour encadrer cette très amusante et instructive sortie.

Haïti, dîner à la mémoire du général Dumas au Kiosque

Pour mieux connaître les racines du général Dumas en allant sur ses traces en Haïti à l’occasion du 250ème anniversaire de sa naissance: lors d’un dîner d’inspiration « Caraïbes » au Kiosque, Xavier Blutel fit un exposé succinct de la vie héroïque et aventureuse du futur général, ainsi que son attachement à Villers-Cotterêts où il rencontra l’amour, fonda une famille, et termina prématurément ses jours.

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Bernard et Carline Chignard témoignèrent avec leur chaleur et leur engagement coutumiers des actions en cours dans leur médiathèque de Jacmel ‘Aux Trois Dumas » et, avec Alain Goldie, qui les avait accompagné sur place dans des conditions aventureuses et mémorables, des évolutions récentes de la maison natale du général à La Guinaudée (Jérémie).

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Alain Goldie et Isabelle Blutel encadrant Bernard et Carline Chignard

 

Le Général Dumas

Né le 25 mars 1762 à La Guinodée, près de ‘La Petite Terre’, d’Antoine Delisle, alias Alexandre Antoine Davy, marquis de la Pailleterie, et de Césette Dumas, esclave noire achetée ‘un prix exorbitant’ à M. de Maubielle. La famille Davy de la Pailleterie, est une famille originaire de Bielleville, un petit village du pays de Caux situé à proximité de Bolbec.

Il arrive en France le 3 août 1775. Le 2 juin 1786, il s’engage aux Dragons de la Reine (futur 6° Dragons en 1791) sous le duc de Guiche. Il y fait ses armes avec Beaumont, Espagne, Piston. Envoyé à Villers-Cotterêts le 20 août1789, il y épousera Marie-Louise-Elisabeth Labouret le 28 novembre 1792.

gd1Le colosse intrépide de 1m85 devient rapidement général (30 juillet 1793), commandant l’Armée des Alpes (22 décembre 1793), Commandant de l’Ecole de Mars aux Sablons (2 août 1794), de l’Armée de l’Ouest (17 août 1794), des Vallées de Tarentaise et Maurienne (22 août 1796), de la Cavalerie de l’Armée d’Italie (1796-1797).

Le 19 mai 1798 il quitte Toulon comme commandant de la Cavalerie d’Orient. Il participe à la prise d’Alexandrie, à la bataille des Pyramides (21 juillet), il critique l’autocrate Bonaparte, trouve un trésor qu’il lui offre, charge des insurgés dans la Grande Mosquée du Caire, puis demande à être mis en congé.

Quittant l’Egypte le 7 mars 1799, la tempête l’oblige à faire mouiller la ‘Belle Maltaise’ à Tarente. Il ignore que le Royaume de Naples est en guerre contre la République. Après une mise en quarantaine, il est emprisonné avec ses compagnons, dont le savant Déodat de Dolomieu, ‘inventeur’ de la dolomie, et le général d’Artillerie de Manscourt. Transféré à Brindisi, peut-être empoisonné, il ne sera libéré que deux ans plus tard, le 4 avril 1801, très diminué.

gd2Il s’installe au château des Fossés, à Haramont, près de Villers-Cotterêts. Là, le général put rêver sur sa gloire perdue, sur le rang de ses ancêtres, rang qu’il avait illustré brillamment avec ses exploits militaires. Il pût narrer ses campagnes à son fils, lui parler des Davy, de Césette, du Montecristo de son père à St Domingue.

De là il va consulter Corvisart, médecin de Bonaparte, sollicite Brune, Bessières, Murat. Il n’a que 4 000 francs par an, réclame 28 500 d’arriérés et 5 000 d’indemnités de captivité. Des Fossés, il rend visite à Pauline Bonaparte, devenue princesse Borghèse, sa voisine à Montgobert. Il avait connu Pauline et Leclerc à Trévise en 1796.

gd3C’est dans ce cadre romantique que l’enfant Alexandre a pu fréquenter ce père héroïque, juste avant sa mort. Un père qui cherchait réparation sur la vie, sur ses origines. Alexandre le vengera plus tard par le succès littéraire.

A Bielleville-en-Caux: le château de La Pailleterie avec les Amis d’AD

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Pèlerinage en pays de Caux conjointement avec la société des Amis d’Alexandre Dumas menée par Laure de Guerny. M. et Mme Daubeuf, les propriétaires qui nous reçurent avec amitié, se sont donné beaucoup de mal pour rendre les lieux propices à des visites. Nous pûmes aussi remarquer dans la chapelle le blason des Davy de La Pailleterie que nous avons adopté comme logo.

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Nous avons profité de ce trop bref séjour pour admirer à Villequier la maison Vacquerie, musée Victor Hugo évoquant l’ami et contemporain de Dumas, né lui aussi en 1802, et sa fille chérie Léopoldine qui se noya là avec son mari.

 

Sans oublier un excellent repas dans une auberge locale et pour finir avec le parcours des rues et église de Caudebec-en-Caux.

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