18 mai 2019
Par un temps magnifique nous nous sommes retrouvés pour découvrir les appartements restaurés pendant deux ans et inaugurés récemment.
Vous vous rappellerez, de nos précédentes sorties, que notre cher Alexandre avait reçu la croix de la légion d’honneur de son ami Ferdinand d’Orléans, à l’occasion de son mariage avec Hélène de Mecklembourg ; et qu’il l’avait négligemment mise dans sa poche en sortant, un peu vexé de ne pas l’avoir eue 10 ans plus tôt, tandis que son ami et rival Victor Hugo était promu officier le même jour.
Quelques années plus tard, Alexandre pleurait amèrement le mort accidentelle de cet héritier de la couronne dans un accident de voiture attelée près de la porte Maillot.
Vous savez bien sûr que le grand-père cotterézien de Dumas, Claude Labouret, avait été officier de bouche du duc d’Orléans, le futur Philippe-Egalité, père de Louis-Philippe et donc aïeul du même Ferdinand.
Encore plus tard, en 1846 Dumas et son fils partirent en Algérie, dans un voyage luxueux financé par le gouvernement Soult avec Guizot aux Affaires Etrangères, Ce voyage fut du reste précédé d’un long périple épicurien à travers l’Espagne. Le gouvernement avait l’espoir que son futur récit encouragerait des Français à s’établir comme colons sur cette récente conquête renforcée par les charges du duc d’Orléans en 1839, le frère de Ferdinand devenu aîné après sa mort. Trois ans avant l’arrivée de Dumas, c’est le cinquième fils de Louis-Philippe, Henri, duc d’Aumale, qui avait pris la smala d’Abdel-Kader en mai 1843 et recevra sa reddition en 1847, ayant succédé à Bugeaud comme gouverneur général de l’Algérie. Mais si Dumas rencontra Bugeaud, très froid à son égard, il ne vit point Aumale.
Aumale avait 20 ans de moins que Dumas. Il était marié à sa cousine Marie-Caroline de Bourbon-Siciles.
En 1830, à la mort de son parrain, dernier prince de Condé, il hérite de son énorme patrimoine de 66 millions de francs or, produisant 2 millions de revenus annuels, et comprenant le domaine de Chantilly et d’immenses forêts en Thiérache.
Il s’exile en Angleterre en 1848, et revient en 1871 après l’annulation des lois d’exil de Napoléon III. Il avait été élu député de l’Oise en février, alors qu’il résidait encore à Bruxelles. Il reprend le service armé. En 1886, veuf et sans descendants vivants, il lègue Chantilly à l’Institut de France, sous réserve qu’il soit ouvert au public, que sa présentation soit préservée et que ses collections ne puissent être prêtées.
C’est pour respecter ces vœux que ses appartements viennent d’être restaurés de façon somptueuse.
Merci à Béatrice pour ces très belle photographies !