C’est depuis le Grand Bosquet sous un soleil radieux, que nos 11 équipages (une quarantaine de participants) se sont élancés, sur les routes départementales et les chemin communaux autour de Villers-Cotterêts, pour un parcours de 110 km jalonné d’énigmes (dumasiennes) et d’épreuves ludiques. Nous saluons tout particulièrement le Staff ayant contribué à l’organisation et la la réussite unanimement partagée de cette édition 2024 du Rallye des 3 Dumas.
Guidés par le président de notre Association, les membres des Vieilles Maisons Françaises de l’Aisne (VMF) sont venus à la découverte de quelques un des nombreux lieux de patrimoine liés aux Dumas autour de Villers-Cotterêts. Samedi, une longue procession de voitures est partie du château des Fossés à Haramont, où ils purent revivre un peu de la petite enfance d’Alexandre auprès de son père le général.
Une lecture-spectacle a eu lieu au Château des Fossés, le premier octobre 2016, suivi d’un dîner. Le texte d’Alexandre Dumas raconte une histoire inspirée de son enfance. Mocquet, garde-chasse particulier du général Dumas, s’est rêvé toute une série d’aventures, dont un « voyage sur la lune », justifiant son absence prolongée auprès du père d’Alexandre.
La troupe du Petit théâtre de Montgobert a fort bien animé cette soirée, mise en scène par Pascal Ponsart-Ponsart.
Dans le cadre des échanges entre les élèves du Lycée Européen de Villers-Cotterêts avec leurs correspondants d’une école de Chicago, madame Marie-France Camus, professeur d’Anglais, avait organisé un circuit de découverte de la région avec un regard dumasien. Xavier Blutel, président de l’Association et propriétaire des lieux se fit une joie avec Joëlle Goussaud d’accueillir ces jeunes gens au château des Fossés. Ce sont des jeunes gens émerveillés de se retrouver dans ces lieux baignés d’histoire locale et entourés d’une nature intacte qui ont visionné (en Français) et commenté le film « L’Autre Dumas » avec notre « Depardiou » national.
Nos jeunes amis de Chicago furent également reçus avec tous les égards par Barbara Neavyn, membre de notre bureau, au château Villers-Hélon.
Né le 25 mars 1762 à La Guinodée, près de ‘La Petite Terre’, d’Antoine Delisle, alias Alexandre Antoine Davy, marquis de la Pailleterie, et de Césette Dumas, esclave noire achetée ‘un prix exorbitant’ à M. de Maubielle. La famille Davy de la Pailleterie, est une famille originaire de Bielleville, un petit village du pays de Caux situé à proximité de Bolbec.
Il arrive en France le 3 août 1775. Le 2 juin 1786, il s’engage aux Dragons de la Reine (futur 6° Dragons en 1791) sous le duc de Guiche. Il y fait ses armes avec Beaumont, Espagne, Piston. Envoyé à Villers-Cotterêts le 20 août1789, il y épousera Marie-Louise-Elisabeth Labouret le 28 novembre 1792.
Le colosse intrépide de 1m85 devient rapidement général (30 juillet 1793), commandant l’Armée des Alpes (22 décembre 1793), Commandant de l’Ecole de Mars aux Sablons (2 août 1794), de l’Armée de l’Ouest (17 août 1794), des Vallées de Tarentaise et Maurienne (22 août 1796), de la Cavalerie de l’Armée d’Italie (1796-1797).
Le 19 mai 1798 il quitte Toulon comme commandant de la Cavalerie d’Orient. Il participe à la prise d’Alexandrie, à la bataille des Pyramides (21 juillet), il critique l’autocrate Bonaparte, trouve un trésor qu’il lui offre, charge des insurgés dans la Grande Mosquée du Caire, puis demande à être mis en congé.
Quittant l’Egypte le 7 mars 1799, la tempête l’oblige à faire mouiller la ‘Belle Maltaise’ à Tarente. Il ignore que le Royaume de Naples est en guerre contre la République. Après une mise en quarantaine, il est emprisonné avec ses compagnons, dont le savant Déodat de Dolomieu, ‘inventeur’ de la dolomie, et le général d’Artillerie de Manscourt. Transféré à Brindisi, peut-être empoisonné, il ne sera libéré que deux ans plus tard, le 4 avril 1801, très diminué.
Il s’installe au château des Fossés, à Haramont, près de Villers-Cotterêts. Là, le général put rêver sur sa gloire perdue, sur le rang de ses ancêtres, rang qu’il avait illustré brillamment avec ses exploits militaires. Il pût narrer ses campagnes à son fils, lui parler des Davy, de Césette, du Montecristo de son père à St Domingue.
De là il va consulter Corvisart, médecin de Bonaparte, sollicite Brune, Bessières, Murat. Il n’a que 4 000 francs par an, réclame 28 500 d’arriérés et 5 000 d’indemnités de captivité. Des Fossés, il rend visite à Pauline Bonaparte, devenue princesse Borghèse, sa voisine à Montgobert. Il avait connu Pauline et Leclerc à Trévise en 1796.
C’est dans ce cadre romantique que l’enfant Alexandre a pu fréquenter ce père héroïque, juste avant sa mort. Un père qui cherchait réparation sur la vie, sur ses origines. Alexandre le vengera plus tard par le succès littéraire.
Selon un usage bien établi, notre Association s’est fait joie d’accueillir en pays de Retz la Société des Amis d’Alexandre Dumas présidée par Claude Schopp.
Cette année les adhérents de nos deux associations ont chaussé leurs bottes pour faire une grande boucle à partir du château des Fossés à travers champs et bois.
Plaine de LargnyEn route vers l’Allée RoyaleErmitage St Hubet
Parisiens et cotteréziens découvrirent la plaine de Largny et son moulin à vent, repérèrent le débouché de la laie de Chavigny, où le jeune Alexandre toucha et crut avoir tué un loup diabolique, prétexte à la nouvelle qu’il écrira. Ils passèrent ensuite sur l’allée Royale pour apercevoir de loin le château royal, admirèrent l’Ermitage Saint-Hubert et la Pierre Clouïse, où Xavier Blutel évoqua la Légende des Femmes Tuées à l’époque des Gaulois, et virent enfin de loin Eméville et le donjon de Vez avant de redescendre aux Fossés.
Claude Schopp, Michèle Thiébaut, Thibault di Maria, Me Poux-Jalaguier, Barbara et Marianne Schopp admirant la Pierre Clouïse et ses nouveaux jeunes Gaulois
Ce périple d’une douzaine de kilomètres ouvrit l’appétit de tous et les belles impressions de ce grand tour furent échangées autour d’un copieux repas à l’Auberge de Longpont.